Tout d'un coup, il m'est devenu indifférent de ne pas être moderne

6.6.09

Paris, Septembre 2004

« Je suis en chemin vers Sintra, au volant d’une Chevrolet. Si à Paris rien ne te retient, rejoins-moi à Naples, Via San Biagio dei Librai, jeudi 25 Avril à 15h00.

Laura t’ouvrira les portes du Palazzo Marigliano

R.K. »


La carte représentait une âme du Purgatoire et, comme tout en elle était évocation, d’emblée elle m’a plu. Les initiales ne m’étaient pas inconnues. Elles signaient les différentes cartes et les lettres que je recevais depuis quelque temps déjà et auxquelles je m’empressais de répondre. Longtemps je me suis demandée si cette correspondance n’était pas seulement le fruit de mon imagination, car à dire vrai, je ne sais pas qui m’écrit. Mais ces mots eurent l’effet d’une musique et lentement je me suis laissée emporter à rêver.

J’ai fait mes bagages. Je n’ai pas cherché à comprendre. Après tout, je ne risquais rien et n’avais rien à perdre. Naples me convenait, par sa beauté, ses couleurs, son excès de bruit, de mystère, de vie, de violence et de folie, son excès de tout.