Tout d'un coup, il m'est devenu indifférent de ne pas être moderne

10.6.09

At Night with Robert Kaplan

Moi aussi j’aime Naples…
Vous aussi vous avez rencontré Robert Kaplan n’est-ce pas ? me lança-t-il en guise de défi.
Je fus prise de court et pour gagner quelques secondes j’ai continué à siffloter longuement le verre de Perrier rondelle que je tenais à la main. En voilà un autre à la recherche de Robert Kaplan.
À l’expression de son visage, l’agitation de ses mains, voir même la façon dont il se tenait assis, je devinais l’excitation qu’il éprouvait.

Robert Kaplan…Combien de personnes ai-je croisé à la recherche de Robert Kaplan ? Je ne les compte plus. Et combien l’ont rencontré ? L’ont-ils vraiment rencontré ? On ne le saura jamais et ils se garderont bien de le dire.

Robert Kaplan…l’homme à la résidence la plus fréquenté, l’Albergo del Purgatorio, à Naples. Si on se tient à la définition, un passage obligé, une loi très commune avant l’éternité. Naples ville souveraine où les madones pleurent le sang coulé sur les façades des palais et le Purgatoire, si proche d’une ancienne Porte des Enfers, est l’invitation. Impensable avouer ne pas connaître Robert Kaplan. Certains ont été jusqu’à mettre noir sur blanc et noirci des pages entières racontant leur rencontre. Et quelles rencontres! à Prague, Peshawar, Alexandrie, Sarajevo, New York et j’en passe. Toutes les unes plus incroyables que les autres. Tous ont essayé d’appréhender sa personnalité. Et chacune étant son contraire, cela va de soi ! Je n’en crois pas à une seule d’ailleurs !

Amateur d’art, collectionneur idéal, suprêmement raffiné aux dires de certains, ou agent trouble multicartes et sans scrupules pour d’autres. Dandy , séducteur en diable, et peu regardant sur le sexe de ses conquêtes semble-t-il. Responsable clandestin sur mille coups tordus aux quatre coins du monde le profil de ce personnage quelque peu mythique varie. Toujours en voyage, difficilement joignable, des rendez-vous manqués ou annulés à la dernière minute, des atours du séducteur ? Fort possible. Souvent en voyage… oui bien sûr. Ne m’a t il pas écrit de Lisbonne ? Et de Pushkar et du Caire ? Je m’en souviens encore,

« Je suis en chemin vers Sintra, au volant d’une Chevrolet. Si à Paris rien ne te retient, rejoins-moi à Naples, Via San Biagio dei Librai, jeudi 25 Avril à 15h00. R.K. »