Tout d'un coup, il m'est devenu indifférent de ne pas être moderne

21.2.10

Un week - end de 7 jours




J’ai toujours remarqué que la France, aime et cela depuis longtemps donner des leçons sur la Liberté d’expression, Liberté tout court.
Jusqu’à un certain moment cela pouvait encore être crédible. Mais maintenant, lorsqu’à la radio selon les questions, les interviewers commencent les phrases par : « je dis bien que nous ne sommes pas en dictature, mais quand même, la Garde à vue en France, est un recul des libertés » … mais là on ne parle pas des Gardes à vue, car elles sont un vaste sujet, et toute la presse en parle, tellement la France va contre les lois Européennes.

Lorsqu’un établissement public, que comme beaucoup flirtent avec le pouvoir en vue de financements, fait démonter dans les heures qui ont suivi l’ installation de l’œuvre d’une artiste chinoise , Siu Lan Ko parce que les mots Travail, Gagner, Plus, Moins, y sont inscrits de quelle liberté parle-t-on ?

Un week-end de sept jours, une exposition collective à la connotation délibérément utopique, devait présenter du 13 au 21 février des œuvres d’étudiants du Royal College of Art de Londres, et de Lasalle College of the Arts de Singapour.

L’artiste Siu Lan Ko, dit avoir cherché à évoquer « à la fois la question du travail et de la propagande, dans un esprit universel » et s’être « bien sûr inspirée du slogan du candidat Sarkozy. »
Selon le chemin qu'on empruntait on pouvait lire
Gagner Plus Travailler Moins Travailler Plus Gagner Moins Travailler Moins Gagner Moins Travailler Plus Gagner Plus Plus Gagner Plus Travailler Moins Gagner Plus Travailler Moins Travailler Moins Gagner Plus Travailler Plus Gagner Plus Gagner Moins Travailler Plus Travailler Moins Gagner

Alors que les bannières ont été montées sur la façade dans la matinée comme prévu, l’après-midi, elles ont été retirées alors que l’artiste n’a été officiellement avertie que par un mail reçu dans la soirée de sa commissaire d’exposition, Clare Carolin, du Royal College of Art de Londres.

« Le pire est que tout était calé depuis un an, le catalogue imprimé, ils n’ont pas découvert ça hier ».

Il parait que la direction de l’école aurait jugé cette œuvre trop dérangeante et aurait argué qu’elle avait choqué certains membres du personnel de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts et du Ministère de l’Éducation.
On imagine que pour une Chinoise, même élevée à Hong-Kong, une telle censure au pays des droits de l’homme soit à peine croyable.

l’artiste s'étonne:
« Je trouve dur de découvrir que cette forme de censure brutale puisse se produire en France. Il n’y a même pas de place pour la discussion, tout se passe dans mon dos et celui de la commissaire. Encore plus dur que cela se produise dans la plus ancienne École d’Art française, où l’on est supposé encourager l’expression la plus libre des artistes.
Dur de croire encore que les enjeux économiques et politiques l’emportent sur toute autre préoccupation. Cela montre à mes yeux dans quel climat conservateur est tombée la France de Sarkozy, et à quel point celui-ci fait peur. "